L’ONG américaine SumOfUs rapporte en fin mai, le témoignage d’une jeune chercheuse de 21 ans qui affirme avoir subit un harcèlement dans le métaverse. Plus grave, elle parle aussi d’une agression sexuelle. Un monde virtuel crée par la Société Méta, anciennement appelée Facebook.
D’autres témoins on rapporté des faits quasi-semblables : « Viol et harcèlement dans le métaverse ». Qu’en est-il du bien fondé de ces témoignages ? Faisons le point sur cette page !
Harcèlement dans le métaverse : la sécurité tendra-t-elle à s’y corrompre ?
A l’époque de la plainte l’incident se déroule dans une extension du métaverse appelé « Horizon Worlds ». Ce monde parallèle numérique fait partie de l’univers Méta et permet aux utilisateurs de créer leurs propres mondes virtuels.
En ayant l’habitude de s’y rendre sous son avatar, une jeune chercheuse de 21 ans a été harcelée et avait subi virtuellement un viol, sous les yeux de son copain Hilaire. Cette scientifique chargée de surveiller les comportements des usagers dans le métaverse travaille pour le compte de SumOfUs, un ONG qui dénonce le comportement négligeant et irresponsable de la firme.
Viol et harcèlement dans le métaverse : une vraie problématique à débats
Le rapport publié fin mai par SumOfUs évoque le mot « viol », véhiculé sans cesse dans de nombreux médias. Mais dans quelles mesures peut-on donc vraiment parler de viol dans un monde « virtuel » ? Deux experts y apportent leurs explications !
Selon Michael Stora, psychologue et psychanalyste dans le numérique, le terme « viol » serait inadapté dans un contexte 100% virtuel. L’aspect hyper-immersif du métaverse reste toutefois équivoque à ce niveau puisque cela permet d’élargir à 360° la dimension avec laquelle chaque utilisateur interagit.
Mais dans quelles mesures peut-on donc vraiment parler d’harcèlement ou de viol dans le métaverse.
Dans le métaverse, chaque avatar en 3D peut en outre apporter ses touches de réalisme. Chacun reste libre de créer son propre monde imaginaire (qu’il soit féérique, paradisiaque ou infernale) et de le faire évoluer par rapport à sa façon d’appréhender le métaverse.
Une sensation de claustration pourra ressurgir chez les personnes à l’âme sensible! Soulève le psychanalyste Michael Stora. « Celle-ci pourra toutefois se déconnecter à tout moment » poursuit-il.
Valérie Sellam-Benisty, avocate experte en agressions sexuelles, estime pour sa part qu’il faudra surtout s’inquiéter des personnes psychiquement fragiles :
Les personnes qui on déjà subi un viol ou une agression sexuelle dans la vraie vie, peuvent voir ressurgir de terribles souvenirs et les revivre psychiquement en s’exposant à de telles menaces dans le métaverse.
Ce qui conduit aux principales questions suivantes :
Que se passera-t-il si quelqu’un s’aventure à explorer un monde virtuel qui le dépasse et s’y brise psychiquement ? Une fois de retour à la réalité, pourra-t-il s’en remettre ? Comment son subconscient parviendra-t-il supporter un tel « choc » ? A-t-on prévu des dispositifs juridiques spécifiques pour ce préjudice moral susceptible d’être causé à tous les utilisateurs du métaverse ?
« Parler d’atteinte sexuelle assimilée à une violence psychique paraîtra plus juste, du point de vue juridique » souligne Valérie Sellam-Benisty. « Cela aura pour effet de cristalliser le problème et de permettre aux victimes d’obtenir gain de cause au Tribunal» a-t-elle conclu.