Les déboires du Métaverse de Mark Zuckerberg se prolongent. Un peu plus d’un an après que Mark Zuckerberg ait rebaptisé Facebook en Meta, il peine à atteindre ses objectifs. En effet, des documents internes ont révélé que son univers de réalité virtuelle Metaverse, parait encore loin de ses ambitions.
Des fuites sur les objectifs du Métaverse mettent Mark Zuckerberg dans l’embarras.
Les informations, fiables et révélées publiquement, ont paru initialement dans le Wall Street Journal. D’après ces documents, la société Meta prévoyait d’atteindre 500 000 utilisateurs de sa plateforme de réalité virtuelle, Horizon Worlds, d’ici la fin de 2022. Le nombre d’utilisateurs au moment de la rédaction reste cependant inférieur à 200 000. Toujours bien en deçà d’un objectif révisé de 280 000 d’ici la fin de 2022. Objectif qui sera difficile à remplir compte tenu des déboires récents de la société Meta.
Les documents révèlent également que la majorité de ces 200 000 utilisateurs ne reviennent pas après leur première entrée dans le système. De plus, beaucoup se plaignant que la plupart des zones sont dépourvues d’autres utilisateurs.
En outre, ils signalent également des avatars flottant étrangement sans jambes – un problème que Meta dit qu’il va résoudre dans les mois à venir.
Depuis le printemps 2022, le nombre d’utilisateurs d’Horizon Worlds diminue.
Moins de 10% des mondes du métaverse reçoivent plus de 50 visiteurs et la majorité de ces mondes ne reçoivent aucun visiteur.
Le Métaverse Horizon World de Zuckerberg, peine à convaincre et connaît déjà des problèmes.
Horizon est censé devenir une communauté où les utilisateurs peuvent accéder à des expériences interactives. Pendant ce temps, chacun discute de la manière dont les utilisateurs peuvent évoluer dans des communautés où ils pourraient interagir. Cependant, il n’y a à la place qu’un monde vide et dépourvu de la moindre activité.
Déjà, des utilisatrices se plaignent d’harcèlements et de comportements sexuels agressifs de la part des hommes.
Parmi les autres plaintes que les chercheurs de Meta ont trouvées parmi les utilisateurs, il y avait le fait que les avatars des gens n’avaient pas l’air réels et que beaucoup « n’avaient pas de jambes ».
Lors de la conférence annuelle Connect de Meta, Zuckerberg a déclaré que les avatars auraient bientôt des jambes. De plus, il a fait la démonstration de sa propre paire virtuelle en sautant de haut en bas. Mais Meta a depuis admis que la démo « comportait des animations créées à partir de la capture de mouvement ».
La capture de mouvement – ou Motion Capture – consiste à utiliser des capteurs pour enregistrer les mouvements d’une personne dans la vie réelle et à les traduire en images animées par ordinateur.
Les jambes que l’avatar de Zuckerberg a démontrées dans la démo vidéo peuvent donc se voir plus réalistes que les jambes dans le métaverse.
En septembre, Horizon Worlds a discrètement interrompu le système. Cette mise en verrouillage restera bloquée jusqu’à ce que les développeurs de la société puissent réparer ces bugs.
Un témoignage édifiant d’une expérience dans le Métaverse de Zuckerberg
Un utilisateur cité par le Wall Street Journal, Carlos Silva, responsable informatique de 41 ans, a déclaré avoir rejoint le Métaverse en pleine pandémie. La période rendait en effet propice l’inscription dans le Métaverse du fait qu’il était impossible de sortir de chez soi. Ce qui aurait pu devenir une « chance » pour le Métaverse n’a finalement abouti à rien.
Lorsque cet utilisateur arrive sur la plateforme, il constate que personne d’autre n’est là avec lui. La déconvenue fut telle que, comme des dizaines d’autres milliers d’utilisateurs, celui-ci aura du mal à fréquenter le Métaverse dans le futur.
Depuis sa première expérience, Silva dit qu’il organise désormais des visites sur la plateforme pour aider les nouveaux utilisateurs à éviter ses premières impressions négatives. Mais cela ne suffit pas à convaincre le plus grand nombre.
Un rapport récent du site technologique Futurism a révélé que Decentraland, n’avait que 38 utilisateurs actifs sur une période de 24 heures. Pourtant, ce projet sur Horizon Worlds a une valorisation de 1,2 milliard de dollars. Il s’agit là de l’un des investissements les plus catastrophiques de l’histoire du capitalisme moderne.
Le Métaverse de Zuckerberg dans la tourmente financière.
Sans surprise, les actions de Meta ont chuté de 4,3% peu de temps après que la société ait annoncé son nouveau casque de réalité virtuelle Quest Pro à 1 499 $.
Zuckerberg a depuis fait plusieurs annonces importantes pour sa nouvelle entreprise de réalité virtuelle. Il n’a cependant pas expliqué comment l’entreprise prévoit de réparer son Métaverse « cassé ». Qui, en plus, demeure en proie à des bugs, du harcèlement et des problèmes de confidentialité qui entravent sa popularité auprès du public.

Les problèmes incluent notamment des rapports de femmes « virtuellement violées », les consommateurs pensent que les pirates voleront leur identité virtuelle et la plupart des gens ne comprennent pas ce qu’est réellement le métaverse.
Jusqu’à présent cette année, la société anciennement connue sous le nom de Facebook a vu ses actions chuter de plus de 60 %.
En termes de valeur marchande, la société a perdu plus de 700 milliards de dollars.
Le changement de nom de l’entreprise en 2021 a été motivé en partie par le désir du fondateur Mark Zuckerberg de déplacer l’entreprise au-delà des médias sociaux. Une erreur de jugement à n’en point douter puisque l’activité du groupe n’a jamais été autant remise en question quant à la pertinence de ses projets.
En voulant aller sans cesse plus loin dans ses rêveries numériques, Mark Zuckerberg s’est sans doute perdu dans la démesure. Les investisseurs doutent à présent du projet à mesure que les utilisateurs potentiels s’en détournent, déçus de constater à quoi auront abouti les promesses de ce monde numérique bien mal orchestré.
Le Metaverse, que bon nombre d’experts présentaient comme l’avenir du numérique pourrait bien être mort-né. Le projet n’était peut-être qu’une utopie ou un effet de mode n’ayant aucune chance de s’épanouir le long terme.
Il reste que Mark Zuckerberg s’est trop investi dans le Métaverse, au point même de renommer son entreprise Meta. On ignore si celui-ci persistera à se fourvoyer dans les erreurs d’investissement, mais l’avenir du Métaverse n’est certainement pas aussi radieux que ce qui était promis il y a de cela environ un an.