La Justice Sud-Coréenne crée une jurisprudence en déclarant un abus sexuel dans le métaverse.
Inauguré aux États-Unis et au Canada depuis l’année dernière, Horizon World’s, la première version du métaverse de Facebook, a déjà provoqué une polémique une semaine après son lancement officiel. Une femme a signalé sur Facebook un cas d’agression sexuelle au sein de cet univers de réalité virtuelle et de 3D. Dans sa publication, elle décrit des faits, dévoilant que son avatar a été touché par l’avatar d’un homme coréen inconnu au cours d’une session de beta-testing.
Selon les médias locaux, cet homme a été condamné à 4 ans de prison pour avoir commis des agressions sexuelles envers d’autres utilisateurs de la plateforme Horizon Worlds. Focus sur l’abus sexuel métaverse en Corée du Sud.
Un Sud-Coréen condamné pour abus sexuel métaverse
En Corée du Sud, un homme âgé de 30 ans a été arrêté, mis en examen, puis jugé et enfin condamné à 4 ans de prison par les Autorités sud-coréennes. Pour cause, il a fait preuve d’abus sexuel envers des mineures. En fait, cet homme, dont l’identité n’a pas été rendue publique, prenait des rendez-vous avec des jeunes sur la plateforme de métaverse sud-coréenne Horizon Worlds. Il les encourageait à lui envoyer des photos et des vidéos à caractère pornographique en échange d’un cadeau. C’est grâce à cela que ce pervers a pu créer et stocker plusieurs contenus sexuels mettant en scène des adolescents de moins de 18 ans.
Même si son identité passée sous silence dans la presse, les médias ont communiqué certaines informations supplémentaires concernant ses activités criminelles. En complément de la condamnation à la prison, le tribunal a également prononcé une ordonnance d’injonction thérapeutique sur l’homme. Dans le cadre de cette mesure thérapeutique, le condamné devra se soumettre à un programme de 80 heures spécialement conçu pour les délinquants sexuels. En outre, il aura également l’interdiction de fréquenter les institutions et autres, fréquentées par des mineurs dès sa sortie de prison.
Des mesures législatives proposées pour protéger les utilisateurs.
À mesure que le monde du digital se développe, le harcèlement, les agressions et l’abus sexuel métaverse menacent de plus en plus les mineurs. Au cours des deux derniers mois, certains experts dans le domaine ont fait part de leur inquiétude à propos de cette situation. Qui plus est, les lois existantes n’ont pas suffisamment adapté le profil pour lutter contre l’abus sexuel. Les problèmes de juridiction sur l’internet dénué de nations ou de frontières rendent également plus complexe la mise en application des diverses lois. Sur la majorité des plateformes de métaverse, les pénalités se bornent à la fermeture du compte de l’utilisateur délinquant.
Bien que les contractants et les modérateurs s’efforcent à empêcher l’abus sexuel métaverse avec des dispositifs tels que des limites personnelles. Le législateur sud-coréen Kang Sun-woo a élaboré une proposition au sujet d’un projet destiné à protéger les jeunes. En particulier, il a suggéré de modifier les lois existantes en proposant de nouveaux amendements contre l’abus sexuel métaverse. Ceux-ci ont pour objectif de rendre les opérateurs de plateformes en ligne plus responsables. Pour sa part, le Ministère des Sciences de la République de Corée a communiqué des principes éthiques applicables dans le monde du métaverse.
Les agressions sexuelles, un véritable fléau dans le monde virtuel
Même si le harcèlement et l’abus sexuel métaverse n’existaient pas, l’internet et les espaces numériques ont toujours connu des problèmes de comportement et d’agression sexuels. Cependant, les cas de harcèlement sexuel dans le métaverse restent fréquemment négligés et passés sous silence. Pourtant, les répercussions psychologiques de ces actes de violence demeurent bien réelles. Bien que le corps physique reste intact lors d’une agression, les chocs émotionnels et psychologiques restent très présents chez les victimes.
Les agressions ainsi que l’abus sexuel métaverse sont en pleine croissance. Des spécialistes dénoncent et soulignent le manque de réactivité des compagnies et des plateformes fondatrices du projet. Elles se contentent simplement de prendre des mesures au cas par cas. Leurs attitudes ne suffisent pas assez pour mettre fin à ce fléau grandissant. Et ce, d’autant plus avec la technologie haptique qui ne cesse de se développer.
Le métaverse fait face à de nouveaux défis suite à un abus sexuel virtuel.
L’abus sexuel métaverse risque de se disséminer sur les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram ou même Tiktok. Ces incidents témoignent toutefois du fait qu’ils pourraient devenir beaucoup plus traumatisants. Notamment en raison de l’expérience immersive que proposent ces univers. Pour les personnes qui subissent un harcèlement sexuel numérique, il peut avoir un caractère dégradant et émotionnellement dévastateur.
Les environnements de réalité virtuelle doivent donc fournir une meilleure sécurité et de meilleurs outils à leurs utilisateurs. Les modérateurs de chaque média social accomplissent déjà une tâche délicate mais essentielle. Cependant, dans le métaverse, ils devront probablement agir davantage comme les forces de police surveillant les rues d’une grande ville. Ils devront trouver les abus au moment même où ceux-ci se manifestent, plutôt que de les supprimer après coup.
À propos des lois et des réglementations dans le métaverse
Le métaverse a vu le jour pour refléter le monde réel. Par conséquent, les utilisateurs peuvent assister à des concerts, visiter des casinos ou rencontrer un ami pour un café. Le tout, bien entendu, virtuellement. Néanmoins, la loi du monde physique ne s’applique pas dans ce cas. Bien qu’il existe des accords sur les conditions de service dans ces cyberespaces, certains se demandent si ces conditions restent suffisantes.
Les modérateurs et les régulateurs éprouvent des difficultés à déterminer les compétences dont ils disposent pour lutter contre les dérives du métaverse. Qui plus est, les législations civiles et pénales applicables aux relations interpersonnelles sont rarement prises en compte.
Ce point, pourtant essentiel, prouve que le métaverse constitue une grande technologie de l’avenir. Les régulateurs devront se pencher sur cette problématique au fur et à mesure qu’il prend de l’ampleur. Sans omettre que des personnes réelles subissent des conséquences et des blessures réelles au sein de ces espaces numériques.
